22 février 2016

C'est vrai quand même, les handicapés pourraient rester chez eux, ça couterait moins cher à la société !

Nous sommes courant 2015. Il est 10h50.

J'ai rendez-vous à 11h chez mon médecin traitant.

Depuis quelques années maintenant, je dispose du macaron GIC.
Je l'utilise lorsque je dois beaucoup marcher.
C'est le cas chez mon médecin traitant.

Son cabinet est dans une résidence et il n'y a pas de places spécifiques pour se garer en dehors de la place GIC.


Comme très souvent, la place est prise par une personne valide. 

La plupart du temps, je me contente de monter les essuies-glaces et de pester contre l'incivilité des gens qui se fichent du handicap.

Depuis quelques temps, chaque fois que je vais chez ce médecin, c'est la même voiture sans macaron qui est garée sur cette place.Elle n'a donc pas les excuses habituelles:
  • Je n'ai pas vu que c'était une place réservée aux personnes handicapées
  • J'en ai pour 5 minutes
  • J'ai pas trouvé de place
  • Je vais chercher ma fille à l'école
  • J'envoie juste un colis
  • J'amène mon fils pour son train, vous pouvez bien attendre 5 minutes
  • Et j'en passe... 
J'ai plusieurs fois téléphoné à la mairie pour ce souci.
A l'époque, en juin 2015, le stationnement n'était pas verbalisable car la place n'était pas aux normes.

Je me gare sur une place de résident car je suis fatiguée et j'ai mal au genou.

Je mets mon macaron au cas ou car j'ai déjà eu des mots avec un résident à ce propos.

Une personne sort de l'immeuble, vient me voir et me demande si j'habite l'immeuble.
Je lui réponds que non, que je viens consulter le médecin situé dans cette résidence. 

Elle me dit que je n'ai pas le droit de me garer sur les places de résident.
Je lui montre mon macaron et lui dit que si la personne n'était pas garé illégalement, je n'aurais pas besoin de me garer sur ces places. 

J'en profite pour lui demander si elle connait la personne qui se gare souvent sur cette place alors qu'elle n'en a pas le droit. Elle me dit non. 

Je lui dis donc que je vais téléphoner à la police municipale pour que la personne soit verbalisée.
Je suis en colère. Comment peut-on faire ça impunément alors que tout est bien balisé?

Cette personne me dit alors qu'elle connait peut-être le propriétaire du véhicule et se dirige spontanément vers le Rez-De-Chaussée et tape chez un voisin... Des chiens aboient.

La voisine sort, et la personne avec qui j'étais lui dit en parlant de moi et en pointant son doigt en ma direction:
"Elle" veut téléphoner à la police, vous êtes garé sur la place des handicapés.

La voisine dit qu'elle n'a pas les clés. 

Je ne suis pas dupe bien sûr mais j'ai quand même rendez-vous à 11h.

Je lui dis que je dois monter chez le médecin. 
Elle me rétorque alors que de toute façon je n'ai pas le droit de me garer sur cette place vu que je ne suis pas résidente. 

Je lui réponds que j'ai le macaron, que j'en ai parfaitement le droit et je monte dans l’ascenseur.  

30 minutes après, ma consultation chez le médecin est terminée.

Je constate que la voiture garée sur le stationnement GIC n'est plus là.

Je m'apprête à retourner dans ma voiture.

La personne qui m'avait parlé tout à l'heure me croise et me dit que je n'ai quand même que ça à faire de venir ennuyer les gens pour une histoire de stationnement handicapé.

Je bouillonne. Je lui réponds que c'est question de respect des autres et du handicap.

J'ajoute que c'est facile de dire ça quand on est valide et qu'on ne rencontre pas de difficultés de mobilité dans la vie quotidienne. 

Je rentre dans ma voiture et je l'entends me dire:

Mais vous avez pas l'air bien handicapée vous madame ! 


Mise à jour 2 Juin 2016: Aujourd'hui encore, j'ai été chez mon médecin traitant.
Et encore une fois, les places sont prises par des valides sans macarons.
Les panneaux légaux ne sont pas - encore - mis en place, après plus d'un an de demandes.
Les places ne sont donc pas verbalisables.
Oui, c'est vrai, c'est loooooooooooong de mettre un panneau.
Les personnes disposant du macaron ne peuvent toujours pas se garer sur des places qui leur sont pourtant réservées.

Après m'être plainte à maintes reprises à partir du mois de juin 2015 auprès du syndic Jacob-Immobilier (pourtant adhérent FNAIM) dont dépend cette résidence, à ce jour (juin 2016) aucune avancée. Je vais même plus loin: aucune réponse à mes nombreux mails.
Je n'ai jamais vu un seul panneau de rappel sur le stationnement handicapé, malgré que je me sois plainte à de multiples reprises.
Mieux, la police municipale de mon lieu d'habitation les a contactés.
Le syndic leur a fait croire qu'ils avaient commandés les panneaux. 

Aujourd'hui, une dame de jacob immobilier m'a gentiment dit que les copropriétaires n'ont pas à payer pour les places handicapées qui sont pourtant occupées par des propriétaires qui ne veulent pas payer de place de parking nominative!
Donc, si je comprends bien, on ne peut pas payer pour les handicapés, mais on peut payer pour que les propriétaires se garent impunément sur ces places?


C'est vrai quand même, les handicapés pourraient rester chez eux, ça couterait moins cher à la société!


J'ai tenté d'alerter Mr TORROLLION de Jacob Immobilier et FNAIM sur Twitter. Sa seule réponse a été le blocage.

Mise à jour matin 3 juin 2016: J'ai eu une réponse de la firme Jacob Immobilier qui dit en gros ceci:
On me demande de faire la part des choses entre les incivilités et la responsabilité du syndic, qu'ils ne peuvent pas faire la police dans la résidence et qu'ils ont mis des panneaux de rappels dans les montées (panneaux que je n'ai jamais vu) et un lien sur des questions à l'assemblée: http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-66654QE.htm
Je leur ai répondu en leur demandant de bien vouloir apposer les panneaux pouvant permettre la verbalisation des contrevenants devant le médecin.

Mise à jour midi 3 juin 2016: J'ai eu un mail qui m'a confirmé que le nécéssaire allait être effectué pour que la place soit verbalisable.

Merci à Jacob-Boyer-Torrolion d'avoir entendu ma requête. 

Merci à vous tous pour vos partages et votre soutien.

Je vous tiendrais au courant dès que ce sera fait.



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10 commentaires:

  1. déjà que le handicap en France a du mal à se faire une place digne de ce nom, mais il me semble que l'idéogramme avec le fauteuil roulant nourrit de le malentendu. Tu es sur tes deux pieds? tu n'es pas handicapée. en général personne ne va plus loin dans la réflexion. et je ne sais pas si c'est une spécialité française, mais dès que tu as une carte handicapé, tout le monde soupçonne un faux. et puis on te le dit hein, même pas honte... que c'est triste...

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    1. Non mais totalement !
      En France, personne ne sait ce qu'est une personne en situation de handicap, et effectivement, je trouve cette méconnaissance aggravée par ce macaron avec fauteuil roulant... Je voudrais pas jouer les chieuses mais... ahem, que fait l'école ? c'est quand même là bas qu'on apprend à connaître ce qu'on ne découvre pas chez soi...
      Bref, l'éducation à la citoyenneté, chez nous, c'est pas encore ça...

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  2. En Belgique c'est exactement la même chose ! Hier matin mon mari discuté avec une dame qui se gare sous nos yeux sur une place pmr alors qu'elle n'a pas la carte handicapée et fini par obtenir qu'elle bouge son véhicule. Je sais encore me mettre debout avec de l'aide et faire 3,4 pas avant que mon dos ne me lâche suite à plusieurs opérations. Mon mari m'aide à sortir et à faire les deux pas qui me séparé du fauteuil roulant. Arrivés à l'entrée du magasin, la dame était là, elle se plante devant moi et me dit : bien essayé le cinéma, vous croyez peut être que je vous ai pas vue debout près de la voiture ? À votre place je serrais honteuse de jouer à l'handicapee ! Puis elle nous a planté là et est rentrée dans le magasin drapée dans sa fierté ! On était tellement choqués qu'on en est restés sans voix !

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    1. C'est tellement choquant et révoltant de lire de telles choses. Les valides sans scrupules cherchent à justifier l'injustifiable en s'attaquant aux personnes en situation de handicap.

      Courage et force.

      A bientôt sur le blog !

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  3. C'est toujours la même histoire: quand le handicap ne se voit pas, il n'existe pas. Si seulement certaines personnes pouvaient vivre ne serait-ce que 5 minutes dans la peau des ces "faux handicapés qui jouent la comédie" comme elles en sont convaincues...

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    1. Mais GRAVE. Sans paraitre défaitiste, je pense qu'on ne peut pas comprendre ce que l'on ne vit pas. Mais même sans chercher à comprendre, comment peut-on avoir le toupet d'aller sous-entendre qu'une personne en fauteuil fraude JUSTE pour pouvoir se garer sur une place handicapée.
      Comment est-ce possible de sous-entendre ça? Alors qu'il suffit juste de réfléchir 10 secondes pour se dire que le "jeu" n'en vaut tout de même pas la chandelle ne serait-ce qu'avec le prix d'un fauteuil et tous les désagrément que cela comporte (sortir le fauteuil d'une voiture, avoir une voiture adaptée, etc).
      Je suis stupéfaite de la connerie des gens.

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    2. Oui enfin, les gens expérimentent des choses temporaires ou alors leurs proches expérimentent et apparemment, ça ne leur fait pas se toucher les neurones pour autant.
      C'est répandu quand même dans la société les gens qui se cassent une jambe ou autre et qui passent quelques semaines à crapahuter en béquilles par exemple... Et ça fait pas tilte ça...

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  4. des l instant qu'on soit invalide ou different on gene a t on le droit de vivre ?????????????????????????????????

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  5. Pourquoi n'en avoir pas parlé à votre médecin traitant ? C'était à lui de gérer ce problème pour ses patients.

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    1. Je lui en ai parlé :) Il m'a dit Galatee, Galatee.. Il faut mettre de l'eau dans son vin :D

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