Je dialyse depuis Aout 1994 et je suis inscrite sur liste depuis le mois de juin 1995.
Nous sommes le 16 octobre 1995 il est environ 10h15, je suis au lycée.
Le professeur, Mme G. nous fait cours. Je suis à côté de Virginie et David, on discute sans écouter le cours en pouffant, et on se fais engueuler, comme d'habitude.
Mme D. la secrétaire du collège & lycée toque à la porte. Rien que de très habituel, Mme G. a dû oublier de faire les absences.
Mme D m'appelle. J'ai une communication téléphonique urgente. Je dois la suivre.
Je suis Mme D. jusqu'à l'accueil. J'ai les jambes qui flageolent. J'ai peur. Que se passe t-il ?? Il y a un souci à la maison?
C'est mon père au téléphone. Il est au travail.
Il me dis que je dois de suite téléphoner aux ambulances pour aller dans mon centre de dialyse.
Il y a un greffon pour moi.
Le monde s'écroule sous mes pieds. Je ne m'attendais pas à ça. Je n'y pensais pas à vrai dire.
J'ai peur. Je ne veux pas y aller. C'est une nouvelle année au lycée, j'ai des amis, on rigole bien, pourquoi? Pourquoi maintenant? Je suis allée pour la 1° fois en boite samedi, on dois y retourner samedi prochain, j'ai pas envie de louper ça!
Je dis à mon père que je ne veux pas y aller et je lui raccroche au nez, je m'apprête à revenir en cours.
Le Conseiller Principal d'Education me croise et me demande ou je vais, je lui répond que je retourne en cours, ça lui coupe la chique, lui qui a toujours beaucoup de répartie.
Mme D. me court après. J'ai le centre de dialyse au téléphone.
Mme D. me court après. J'ai le centre de dialyse au téléphone.
Je retourne à l'accueil pour prendre l'appel, c'est le Dr D. médecin néphrologue du centre de dialyse - notre "Maman" du centre de dialyse -.
Elle me dis que je dois venir et qu'on verra après.
Mon père rappelle et m'engueule en me disant que si c'est lui qui viens me chercher ça va mal aller. Bon, je crois que je n'ai pas trop le choix. L'autorité paternelle on ne la conteste pas, même à 17 ans.
Et puis bon, ce serait bien la vie sans dialyses quand même.
Je retourne en cours chercher mes affaires. Je vois les regards interrogateurs de mes camarades. Je dis à Mme G. que je dois partir.
Et puis bon, ce serait bien la vie sans dialyses quand même.
Je retourne en cours chercher mes affaires. Je vois les regards interrogateurs de mes camarades. Je dis à Mme G. que je dois partir.
L'ambulance m'attend dehors. Je fume une dernière clope avec les copains qui ont cours à 11h, je leur dis au revoir et je monte dans l'ambulance.
Un petit tour vite fait chez moi pour prendre des affaires et je pars vers le CHU avec Joseph, un des ambulanciers. Ma mère se prépare et me rejoindra plus tard à la dialyse.
J'arrive au centre de dialyse, je suis attendue comme le messie.
Tout le monde me saute au cou, c'est l'euphorie. On me dis que je vais avoir une nouvelle vie, que c'est super d'attendre aussi peu. Tout le monde est content.
Il y a environ un appel par an dans ce centre de dialyse pédiatrique, c'est toujours une grande joie pour l'équipe de voir un des "enfants" partir pour la greffe.
On me branche pour la dialyse pré-opératoire.
Je n'ai pas eu le temps de mettre l'EMLA avec tout ça et j'ai peur d'avoir mal.
L'émotion est trop forte. Je pleure. J'ai peur.
Qu'à cela ne tienne, le Dr D. me fait cadeau d'une aiguille.
On me fait le cross match . C'est pour être certain que je ne ferais pas de rejet hyper-aigu. Si il est positif, je ne serais pas greffée. Je ne savais pas cela, du coup, je stresse beaucoup.
On me fait le cross match . C'est pour être certain que je ne ferais pas de rejet hyper-aigu. Si il est positif, je ne serais pas greffée. Je ne savais pas cela, du coup, je stresse beaucoup.
Je dois faire 3h car je suis attendue en service d'hospitalisation pour 15h si le cross match est bon.
Il est presque midi.
A 14h, le Dr D. vient me voir le sourire aux lèvres. Le cross match est négatif.
Je la vois encore avec son DECT, prendre un appel téléphonique, partir dans le couloir, revenir dans la salle de dialyse et crier "c'est pour elle". Je crois même qu'elle avait les larmes aux yeux.
Je vais être greffée !
L'opération est prévue pour 16h30.
Il est presque midi.
A 14h, le Dr D. vient me voir le sourire aux lèvres. Le cross match est négatif.
Je la vois encore avec son DECT, prendre un appel téléphonique, partir dans le couloir, revenir dans la salle de dialyse et crier "c'est pour elle". Je crois même qu'elle avait les larmes aux yeux.
Je vais être greffée !
L'opération est prévue pour 16h30.
Mes parents sont là. Mes grands-parents arrivent un peu avant la fin de la dialyse.
Tout le monde pleure un peu. C'est dur d'être entre 2 émotions, la joie et la peur mêlées.
La dialyse est terminée. Je fais une bise et un câlin à l'équipe et on se dit à très bientôt dans le service ou je serais hospitalisée car il est tout à côté.
Tout le monde pleure un peu. C'est dur d'être entre 2 émotions, la joie et la peur mêlées.
La dialyse est terminée. Je fais une bise et un câlin à l'équipe et on se dit à très bientôt dans le service ou je serais hospitalisée car il est tout à côté.
Je suis dans le service de néphrologie pédiatrique ou on me prépare pour la greffe.
Je vois le Dr M. qui m'explique un peu la suite.
Je dois prendre un bain à la bétadine. Ca fais du bien, je me détends.
J'y resterais avec l'aval des infirmières 30mn.
Une fois sortie, on m'enveloppe dans plusieurs draps stériles car je serais ensuite dans le service d'hématologie pédiatrique dans une chambre stérile.
On me pose une perfusion et je reçois les premiers traitements en vue de la greffe et une pré-médication pour le bloc. Je suis un peu dans les vapes.
Mes parents sont là.
Je fais une dernière bise.
Le brancardier est là. Je commence à ne plus trop savoir ce qu'il se passe.
Je suis complètement dans les choux.
Je suis complètement dans les choux.
Je vous laisse, je pars au bloc.
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